Enseignement supérieur en Europe, Vol. X, No. 1, 1985  [p.53-59]

 

UNE UNIVERSITÉ DU MONDE CONTEMPORAIN :

PARIS VIII‑VINCENNES

Guy BERGER, Tania CATZ, Alain COULON

 

L'Université de Paris VIII n'est pas le produit direct des événements de 1968, elle est le produit du détournement, par ceux qui en ont été les premiers acteurs, d'une volonté gouvernementale de récupération des événements de 1968: la mise en place de l'interdisciplinarité, la mise en place d'une pédagogie négociée entre enseignants et étudiants, l'ouverture systématique aux salariés, l'accès des non‑bacheliers, c'est‑à‑dire de ceux qui ont échoué au Baccalauréat ou qui n'ont pas fait d'études secondaires, l'importance majeure donnée aux sciences sociales, mais aussi aux langues vivantes, à l'étude de la société contemporaine et à l'informatique, sont l'effet d'une volonté étatique de modernisation et d'adaptation de l'université.

Ce qui caractérise donc Paris VIII ‑Vincennes, c'est la signification politique donnée à ces nouvelles orientations par ceux qui les ont mises en œuvre dans une sorte d'opération de détournement de la loi d'Orientation de 1968.

Une deuxième caractéristique de Paris VIII, c'est que le corps universitaire est à l'origine constitué par au moins quatre groupes hétérogènes et conflictuels:

le groupe des réformistes et des partisans plus ou moins explicites d'une pédagogie nouvelle à l'imitation du modèle des États-Unis, groupe qui a joué un rôle essentiel à l'origine du projet, même si la notion de réformisme est loin d'épuiser la complexité de leur position;

le groupe des militants de la gauche « traditionnelle» (Parti Socialiste et Parti Communiste) partisans de l'ouverture de l’université aux travailleurs, mais en même temps du maintien des diplômes et de la « qualité» universitaire;

le groupe des «intellectuels de pointe», défenseurs de théories nouvelles telles que la psychanalyse lacanienne, la théorie du Texte en littérature, certaines écoles linguistiques, etc., partisans d'une université plus moderne et plus avancée, «plus intelligente » mais qui n'avaient pas encore accès à l'Université;

‑le groupe révolutionnaire « soixante-huitard » partisan de la destruction, de l'intérieur, de l'institution bourgeoise que représente toute université.

Il va sans dire que certains appartenaient simultanément à plusieurs groupes.

Une telle Université aurait été invivable s'il n'y avait pas eu une troisième caractéristique: la population étudiante. L'originalité de cette population a été à la fois un des éléments essentiels des conflits qui ont marqué les premières années de l'Université, et une source d'unité à travers les pressions qu'elle a exercées.

Caractéristiques de l'innovation

L'objectif essentiel vise une ouverture sous toutes ses formes de l'Université:

Ouverture aux adultes et aux travailleurs, sans limite d'âge, de sexe, de niveau culturel et de requis éducationnel, d'origine socio‑professionnelle, de distance géographique.

Ouverture sur le monde extérieur et le monde du travail, en réponse à une demande étudiante, comportant une remise en question du savoir traditionnel et un travail de réflexion active sur la problématique du monde contemporain.

Ouverture de la formation propre des étudiants qui élaborent eux-mêmes leur cursus d'étude, modulent leur programme de travail, qui définissent leur mode de participation; mise en valeur des processus d'apprentissage dans la pratique institutionnelle quotidienne comme au détriment des procédures de transmission du Savoir; l'enseignement.

Ouverture du concept de culture, en rupture avec son acception traditionnelle et du concept d'enseignement supérieur, sous la forme d'un décloisonnement des disciplines traditionnelles et d'une orientation interdisciplinaire et polyvalente des formations proposées.

La population étudiante peut être décrite à travers les données suivantes:

Sa masse: l'Université prévue et bâtie pour 8.000 étudiants a très vite atteint 30.000 étudiants. Les étudiants ont constamment défendu leur institution, qui, pour beaucoup, était le seul moyen d'accéder aux études supérieures. A la rentrée de 1984, environ 24.000 étudiants s'étaient inscrits.

La seconde caractéristique est le pourcentage des salariés qui va de 30% a 85% dans certains départements.

La troisième caractéristique est le taux des non‑bacheliers qui a varié de 30% à plus de 40%.

En raison des deux caractéristiques précédentes, plus qu'une Université, Vincennes est une institution de formation d'adultes.

Une quatrième caractéristique n'était pas prévue ni réellement voulue, elle concerne la masse des étudiants étrangers. Progressivement leur nombre s'est accru jusqu'à atteindre 47% en 1977‑78. La quasi‑totalité venaient soit, pour la majorité, de pays du Tiers Monde – dans l'ordre: Maghreb, Afrique Noire, Amérique Latine, Moyen Orient –, soit de pays de la périphérie européenne: Portugal, Espagne, Grèce.

Un grand nombre de ces étudiants rassemblent les trois caractéristiques sus‑mentionnées.


Une institution de formation d'adultes

De nombreux observateurs ont considéré notre université comme une institution de formation d'adultes. C'est sans doute largement vrai, et cela s'est traduit par la mise en couvre de mesures spécifiques:

Accès à l'Université: aucun quota n'avait été fixé. En fait, pour éviter une dévalorisation possible de la part du monde extérieur, l'admission. des non-bacheliers dépendait des conditions suivantes: être âgé de 24 ans au moins et avoir fait la preuve de 3 années d'activité professionnelle (ou avoir élevé un enfant de 3 ans au moins pour les mères de famille).

‑ Fonctionnement pédagogique: permettre à ceux qui travaillent, même à plein temps, de venir à l'Université, leur faciliter l'organisation de leurs études, prendre en compte leur expérience professionnelle. Ainsi, a été introduit dans l'université française le système des Unités de Valeur (adopté ensuite par les autres universités), cours de 3 heures hebdomadaires correspondant au 1/30e de la Licence. Les UV offraient plus de diversité dans les matières, dans les combinaisons possibles des cursus, dans les choix des étudiants; du fait qu'elles étaient semestrielles, elles devenaient l'instrument souple, qui pouvait être adapté au rythme des travailleurs, tout comme les tranches horaires du soir (de 19 a 22 la), et le rythme libre d'obtention des UV.

A l'intérieur même des UV, la transmission du savoir sous ses formes classiques est rejetée au profit du travail en équipe, par petits groupes, ou individuel, et la diversité d'âge, de formation, de catégorie professionnelle, de nationalité, favorise, enrichit, nuance la réflexion et l'approfondissement des thèmes d'étude, suscite la discussion et la mise en commun des objectifs, des méthodes de travail et des procédures d'évaluation.

Les enseignements: L'adaptation constante aux besoins du monde extérieur, en vue d'aider les étudiants à leur insertion dans le monde économique, et l'orientation pluridisciplinaire des options, a conduit à l'instauration de disciplines appartenant habituellement à des universités traditionnellement distinctes, à la polyvalence des 37 Départements de l'Université, mais aussi à leur autonomie administrative et à l'absence de règles de fonctionnement rigides.

Il faut noter, de plus, une caractéristique des enseignements qui, au rythme des évolutions du marché de travail, des événements politiques extérieurs, ont créé et institué des cycles de formation nouveaux. Depuis trois ans, une dizaine de filières nouvelles ont été créées (photographie, vidéo, holographie, action artistique, etc .... ). Elles débouchent sur des diplômes d'université plus « pointus » que les diplômes nationaux traditionnels, et correspondent souvent mieux à l'évolution du marché de l’emploi.

Évaluation de l’expérience

1. Un des processus permanents de la vie de l’institution a été, dès l'origine, la participation, active et entière, de l'ensemble des usagers au fonctionnement de l'Université, à tous les niveaux. Cette participation, due à l'engagement politique et idéologique de tous, corps enseignant, personnel administratif, étudiants, lors de la création de l'Université, s'est traduite par la tenue d'Assemblées Générales, multiples, régulières.


2. L'analyse de la population étudiante pourrait constituer un autre facteur d'évaluation, dans la mesure ou ce public est différent de celui des autres universités françaises.

Dès le début de l'expérience, la forte proportion de salariés caractérisait la population étudiante. parmi les Français, 49,5% étaient salariés à plein temps, 25,9% étaient salariés à mi‑temps, 24,6% étaient non‑salariés.

Quant aux catégories socio‑professionnelles qu'ils représentaient, parmi les Français qui avaient précisé la nature de leur emploi, il y avait très peu d'ouvriers (3%, sauf en informatique : 14%), de professions libérales (en Urbanisme cependant : 25%); par contre, une proportion importante d'enseignants (26% et même 46% en Sciences de l'éducation), de professions de la santé (8% mais 22% en Psychologie) et d'employés (25% et 34% en Anglo‑américain, 40% en Droit).

Deuxième caractéristique importante de la population étudiante: l'âge moyen est de 29,5 ans (contre 22 ans pour l'ensemble des étudiants des universités françaises).

           Enfin, les étrangers représentent plus du 1/3 des effectifs (moins de 10% dans les universités traditionnelles). Au début, la répartition par sexe révélait une prédominance masculine (55%) inhabituelle dans une université à dominante littéraire. Actuellement, cette répartition est légèrement en faveur des femmes.

3. Si l'on compare les diplômes obtenus avec ceux des autres universités françaises, les résultats ne diffèrent pas sensiblement. Mais le nombre important des licences (environ 45%), des maîtrises (5%) et des doctorats (70%) dans les disciplines non liées à l'enseignement secondaire, traduit l'attraction exercée sur les personnes déjà engagées dans la vie professionnelle.

Les diplômes obtenus sont en général des diplômes nationaux. Sur le marché du travail national, ils sont parfois ‑ en particulier pour certaines disciplines bien précises ‑ valorisés, car les candidats ont acquis au cours de leur formation une expérience préalable; simultanément, les étudiants disent que certains employeurs ne reconnaissent pas la valeur sociale de ces diplômes; cependant, si l'on considère que le marché du travail absorbe plus facilement un diplômé, d'où qu'il vienne, qu'un non‑diplômé, cette situation risque bien de rester marginale et sans conséquence.

4. Les motivations étudiantes sont variées:

Dans certains cas, les études sont initiales et correspondent à un besoin d'insertion professionnelle; dans d'autres cas, il s'agit de conversion professionnelle proprement dite; enfin, les études poursuivies traduisent surtout une recherche de promotion.

C'est en général, dans certaines disciplines, un aspect « confortation » de leur situation professionnelle que viennent rechercher les étudiants, qui ne demandaient pas forcément un diplôme au bout de leurs études à Vincennes.

Obstacles et résistances: la capacité d'accueil de l'Université a vite été dépassée. L'insuffisance notoire des moyens existants, en budgets, locaux, équipements, personnels, a fait que le mode de fonctionnement effectif de l'Université ne correspondait pas aux structures dont elle voulait se doter, entraînant un entassement de 50 à 100 étudiants dans les salles de cours au lieu de travaux collectifs en petits groupes, de discussions et d'échanges inter-personnels. Le déménagement autoritaire de notre université de Vincennesà Saint‑Denis en 1980 n'a rien arrangé.

Dédale administratif par lequel les étudiants sont contraints de passer s’ils veulent trouver leur place dans l'institution, ou encore le langage bien particulier, ésotérique, de l'université que ces mêmes étudiants sont supposés saisir et manipuler s'ils veulent rester à l'université ‑ tout ceci reste la principale cause de perplexité et d'abandon pour ces étudiants à qui se destinait Vincennes prioritairement.

Au niveau de la législation interne, un obstacle à la « reconnaissance » d'étudiants travailleurs adultes se situe dans la prise en compte de l'expérience professionnelle qui, au niveau du système des Équivalences, est une procédure relativement récente, et partielle.

Une résistance externe à la vocation de Vincennes, université critique, université novatrice, s'est manifestée dans la non‑habilitation officielle de cursus offerts par certains Départements.

Quant aux étudiants non‑bacheliers, leur statut n'est pas clairement défini et le décret leur donnant l'équivalence du Baccalauréat après l'obtention de 2 UV n'est jamais paru.

Une limitation à l'accueil des étudiants étrangers s'est instituée par le biais de la procédure nationale de pré‑inscription auprès du service culturel de leur pays ou de l'Université même, l'année précédant leur année d'inscription.

                 Les étudiants étrangers

Il nous parait essentiel de nous arrêter sur les problèmes particuliers des étudiants étrangers, qui nous semblent relever de la combinaison de trois stratégies:

                 ‑ la stratégie nationale qui, dans le domaine de l'acceptation de l'immigration, a fluctué d'un accueil très large jusqu'en 1973 à des restrictions puis à un rejet et à une série d'expulsions dans les années 1978‑80.

                 ‑ La stratégie de l'Institution qui, en défendent son droit d'accueil sans restriction et sans pré-requis aux étrangers, et en particulier à ceux qui se présentaient comme réfugiés politiques, est devenue un pôle du Tiers‑Mondisme en France.

                 ‑ La stratégie des individus, c'est‑à‑dire celle des étudiants étrangers pour lesquels l'entrée à l'Université était le seul moyen d'accès à des études qui leur étaient fermées, non seulement dans leur pays, mais partout ailleurs, ou qui voyaient seulement dans l'accès à l'Université un moyen d'immigrer en France

de manière semi‑légale.

                 La combinaison de ces trois stratégies a permis de faire de Vincennes un des lieux qui ont mis en évidence le rôle de la formation dans le Nouvel Ordre Économique Mondial, et dans le maintien des rapports de dépendance entre le Nord et le Sud, ou entre le Centre et la périphérie.

Nous insisterons sur les points suivants:

                 1) La majorité des étudiants étrangers qui viennent ou sont venus à Vincennes sont des étudiants qui se sont vu refuser l'accès à l'Université. Leur inscription à Vincennes est donc une opération de rattrapage qui leur permet d'accéder aux diplômes et donc de faire partie de leurs bourgeoisies nationales. L'Université participe donc de fait à la production de la bourgeoisie des pays du Tiers Monde.

2) L'acceptation d'étudiants qui n'auraient pas pu accéder à l'Université dans leur propre pays a été vécue, non sans raisons par ces pays, comme une véritable ingérence dans leur planification universitaire. Cette ingérence manifeste la possibilité pour un pays dominant d'intervenir, sans risque, dans la politique d'un pays dominé.

3) Les étudiants du Tiers-monde ne se sont pas distribués au hasard dans les différents départements de l'Université. Ils sont allés massivement dans les départements producteurs d'idéologie: Sciences Politiques, Économie, Sociologie, et à un moindre degré, Urbanisme. Lorsqu'on a créé un département d'Administration Économique et Sociale, très vite, les étudiants du Tiers Monde ont constitué 95% de la population de ce département. Quand nous pouvons les suivre dans leurs pays, nous les retrouvons dans les bureaucraties ministérielles, les appareils de planification d'étude, de gestion.

4) L'accueil fait aux réfugiés, la dimension politique de l'Université, confirment le rôle privilégié des pays du Centre dans l'élaboration et la diffusion des idéologies, y compris des idéologies révolutionnaires. Vincennes a été et reste un des hauts lieux de l'élaboration et de la diffusion de certaines interprétations du marxisme, de la psychanalyse lacanienne, de l'analyse institutionnelle, etc...

5) Il y a actuellement une évolution assez forte de la population issue du Tiers Monde. Nous recevons de plus en plus d'étudiants formés dans leur pays qui viennent préparer à Vincennes une Thèse de Doctorat. L'Université, d'université populaire se transforme donc insensiblement en université d'élite et de recherche. Une fois de plus, l'apprentissage fait à propos et parfois sur le dos de populations marginales et déqualifiées, ou bien avec des populations du Sud, permet la mise en place de formations de pointe au profit essentiel des pays du Nord.

6) Enfin, l'importance du nombre des ressortissants du Tiers Monde, les liens intellectuels et affectifs qui se sont liés entre enseignants et étudiants, ont fait d'un grand nombre d'enseignants de Vincennes des agents qualifiés de la Coopération Française. Même les gouvernements qui ont récusé les diplômes distribués par l'Université de Vincennes comme celui de la Tunisie ou de la Côte d'Ivoire, ont fait de plus en plus appel aux enseignants de l'Université comme consultants, experts, etc... Parmi les enseignants français qui partiripent aux activités de l'U.N.A.M. à Mexico, un bon tiers de ceux qui sont demandés dans le domaine des sciences sociales vient de Vincennes, alors qu'il y a 77 universités françaises.

Évolution et perspectives de l'expérience

L'université «modèle » ne devait plus être vécue, par les étudiants, comme un lieu coupé de la réalité sociale, mais comme un lieu de formation préparant à un comportement professionnel compétent et réfléchi, et à un développement de la personnalité. Les expériences lancées à l'initiative des Pouvoirs publics correspondaient à trois tendances principales:

‑ extension de l'enseignement supérieur;

‑ accès de nouvelles couches sociales à l'université, mais sans renoncement à la fonction sélective de l'appareil universitaire;

‑ mise en place d'expériences pilotes, et, si possible, de « centres d'excellence »

Vincennes est vite devenue une université de la seconde chance pour la moyenne et petite bourgeoisie française ou du tiers‑monde.

Vincennes n'a pas trouvé une réponse unique aux besoins de formation personnelle et militante qui lui sont imposés par sa population étudiante. Il n'y a pas de socialisation « typiquement » vincennoise, et elle ne peut d'ailleurs pas exister, étant donné l'hétérogénéité des origines, des intérêts, des perspectives et des problèmes de ceux qui y font leurs études.

L'Université de Paris VIII se voulait Université du monde contemporain et était constituée essentiellement d'adultes et de travailleurs. L'évolution a été liée par exemple à celle du mouvement féministe, liée également à l'évolution des exigences du monde des travailleurs sur la qualité de vie, liée aussi à un certain nombre de changements culturels et idéologiques.

Enfin, l'Université a été liée aux luttes politiques et aux évolutions politiques, de façon très étroite, de sorte que l'innovation, qui a été au début favorisée par les pouvoirs publics qui y voyaient un abcès de fixation, a subi un premier développement tous azimuts; dans une seconde phase, il y a eu certainement une double pression pour la réduction de l'innovation. De l'extérieur, pour briser les volontés de changements politiques. De l'intérieur, pour se rapprocher du modèle universitaire traditionnellement dominant. La troisième phase se trouve liée an vote par le Parlement, au début de 1984, d'une nouvelle Loi d'Orientation de l'Enseignement supérieur. De nouvelles transformations se préparent actuellement.

Cependant, la nouvelle Loi d'Orientation qui doit entrer en application en 1985‑86 dans l'ensemble des universités françaises, s'est progressivement mise en place dans notre université pendant l'année 1984‑85. Elle touche en fait à tous les domaines et cycles d'enseignement. A Saint‑Denis, après une période de frictions, de tensions, de luttes et d'efforts, un nouvel élan dans les motivations et l'énergie a suscité l'élaboration de nouveaux projets d'enseignement qui impliquent une réorganisation du fonctionnement de l'institution et vraisemblablement une participation nouvelle ‑ on renouvelée ‑ de tous à la vie de l'Université.

La présente année universitaire a vu la mise en place de la réforme des premiers cycles, que notre université a voulue radicale, afin de favoriser l'orientation et la professionnalisation des étudiants. Un nouveau public, plus jeune, apparaît, avec de nouvelles exigences et un appétit de Savoir renouvelé. De nouvelles structures administratives et pédagogiques vont progressivement se mettre en place à partir de la rentrée 1985‑86, écoutant les leçons du passé pour mieux préparer l'avenir, favoriser l'émergence d'une nouvelle culture et une meilleure compréhension de l'évolution du monde contemporain.