Conflits et expériences dans deux universités « de gauche » : Bremen/Paris VII-Vincennes

Guy Berger (Paris) et Wiltrud Ulrike Drechsel (Bremen)

Extraits

 

Brême et Vincennes considérées comme des « universités de gauche », sont à l’origine des réponses de l’État à la crise de l’enseignement supérieur : pour aménager l’afflux d’étudiants, éliminer les insuffisances de fonctionnement des vieilles universités. D’où l’ouverture à des groupes sociaux qui en étaient écartés jusqu’à présent ; innovation pédagogique (pluri-disciplinarité, qualification professionnelle, développement de personnalité).

 

« Dorénavant arrivaient à l’université des étudiants qui n’étaient pas issus des milieux d’“élite” traditionnels, et – ce qui est encore plus important ­– une population à laquelle, en raison des changements de la structure de l’emploi, des positions d’“élite” ne pouvaient plus être garanties. Ils devaient s’attendre à un revenu qui différait peu de celui d’un non-universitaire, quand il ne lui était pas inférieur, à un poste de travail lui laissant peu de marge de décision, et, parfois, à une véritable régression sociale. Transmettre la conscience d’appartenance à une élite ne pouvait plus garantir l’intégration sociale de ces étudiants. »

 

« il existe [à Paris VIII] des règles de comportement informelles ; p. ex. en ce qui concerne les rapports entre étudiants et enseignants. Une de ces règles semble être de ne pas s’étonner lors de la transgression d’une règle, d’accepter la provocation et la possibilité d’un conflit. Cette règle informelle est d’ailleurs de moins en moins respectée, en liaison avec l’effort de la gauche pour  apparaître comme un parti de gouvernement, et cette disparition détermine largement ce que beaucoup d’usagers s’entendent à reconnaître comme une normalisation progressive de l’université. »